Nous donnons ici des explications sur la création, l’aménagement de notre potager et notre méthode de culture biologique, en espérant que nos expériences peuvent vous inspirer et  vous être utiles. Nous nous inspirons de la méthode permaculture de la Ferme du Bec Hellouin. Notre philosophie: l’Homme est une espèce d’êtres vivants parmi tant d’autres, et nous faisons partie de la Nature. En tant que jardiniers, nous sommes au service de la terre, au service du monde du vivant avec sa splendide diversité.

AMÉNAGEMENT DU POTAGER

Nos carrés de culture mesurent 90 cm de largeur pour que nous puissions atteindre et travailler le milieu du carré facilement.

Nos allées mesurent 60 cm afin de faciliter la circulation des personnes. 

Avec des planches de palettes, nous avons fabriqué des bordures pour chaque carré de culture. Ceci permet de bien délimiter les zones cultivées et d’éviter le piétinement.

 

PRÉPARATION DE LA TERRE

Nous utilisons une fourche à bêcher pour bêcher la terre. Cela évite de compacter la terre et d’écraser les vers.

Nous faisons attention à ne pas retourner la terre pour ne pas enfouir la couche supérieure qui est la plus riche.

Il est important de passer du temps à bien éliminer les racines des adventices (« mauvaises herbes »). Mieux ce travail est fait, moins on a besoin de désherber plus tard.

La terre du terrain est d’une qualité très médiocre avec beaucoup de cailloux. Nous avons cependant décidé de ne pas ajouter de terreau, car sa composition principale, la tourbe, est une ressource à préserver. 

Une fois la terre bêchée et débarrassée d’adventices et de cailloux, nous ajoutons en surface une bonne couche de compost et  l’incorporons légèrement à la terre à l’aide d’un râteau.

SEMIS ET PLANTATION

 

 Nous semons directement en terre certains légumes: radis, carottes, petits pois, fèves, haricots, etc.

Nous semons à l’intérieur dans les plaques de semis les tomates cerises et les courgettes.

Pour les légumes dont nous n’avons besoin que de quelques pieds, nous achetons des plants. 

Comme les semis en pleine terre demandent souvent un arrosage quotidien, ce qui est assez contraignant pour un potager à l’extérieur du domicile, nous cherchons de plus en plus à faire des semis dans les plaques chez nous et repiquer les plants par la suite au potager.

Faire ses propres semis coûte moins cher que l’achat des plants. De plus, notre fournisseur de graines potagères, La Ferme Sainte Marthe, propose des semences bio et reproductibles d’une grande diversité (plus de 1100 variétés au total). Cela nous permet de cultiver beaucoup plus de variétés et d’avoir une diversité cultivée très intéressante au potager.  

ASSOCIATION ET ROTATION DE CULTURES

Nous essayons d’associer les cultures pour optimiser l’occupation de l’espace, mais nous ne maîtrisons pas bien cette technique.

L’association courgettes/tournesols est la mieux réussie et donne un résultat très esthétique. Il est important de semer les tournesols en même temps que la plantation de courgettes afin que les premiers aient le temps de se développer en hauteur avant que les courgettes couvrent entièrement le sol.

Nous avons associé en 2020 les salades et les choux de Bruxelles. Les salades ont une croissance très rapide et occupent d’abord tout l’espace. Une fois récoltées, elles laissent la place aux choux qui se développement plus lentement.

 

 

Nous appliquons la rotation des cultures. Le calendrier de rotation que nous essayons de suivre: 

Année N: cultures gourmandes en compost de la famille botanique « solanacée » (tomate, poivron, piment)

Année N+ 1: légumineuses ( fève, haricot, petit pois) ne nécessitant pas d’apport de compost

Année N +2: cultures gourmandes en compost de la famille botanique « cucurbitacée » (courgette, potimarron)

Année N+3: cultures peu gourmandes en compost: fleurs, salades, herbes aromatiques, carottes…

La rotation de cultures contribue à prévenir les maladies et à maintenir l’équilibre de la terre. 

La culture des légumineuses est particulièrement intéressante car cette famille de plantes a la capacité de fixer l’azote de l’air via la symbiose avec des champignons au niveau des racines . Non seulement il n’y a guère besoin d’apporter du compost pour sa culture, et en plus la terre est enrichie après.

 

 

PAILLAGE

Nous paillons nos carrés de culture tout au long de l’année avec de la tonte de gazon, des feuilles mortes et d’autres déchets végétaux de jardins si les deux premières viennent à manquer.

Le paillage permet de mieux garder l’humidité de la terre en été, diminue donc l’arrosage. Il enrichit la terre en apportant la matière organique fraîche qui sera digérée par les vers et d’autres vies dans la terre. Le paillage protège aussi la terre contre l’érosion causée par la pluie et la chaleur extrême de l’été. 

Nous faisons attention à rajouter du paillage régulièrement afin que la terre ne soit jamais nue.

 

 

ARROSAGE

La terre de notre potager est plutôt sableuse et ne retient pas bien l’eau.

Pourtant nous arrosons beaucoup moins qu’un potager classique grâce au paillage et à l’amélioration de la texture du sol avec l’apport important du compost. 

En effet, nous constatons que le compost a une grande capacité pour retenir l’eau et que le paillage contribue à garder l’humidité du sol plus longtemps. 

Une bonne pratique de l’arrosage est primordiale pour la croissance et la bonne santé des végétaux. En été, nous arrosons le matin tôt ou le soir tard quand le potager n’est plus trop chaud. Nous faisons attention à ne pas arroser les feuilles des plantes à l’exception des salades, des choux, des carottes afin d’éviter les maladies.

 

MALADIES

La diversifiée et la rotation des cultures permettent d’avoir très peu de maladies. Voici quelques remèdes de traitement que nous avons testées et dont l’efficacité a été observée:

– Savon noir contre le puceron sur les fèves et les haricots.  Il est important de traiter dès le départ.

– Bicarbonate de soude contre le mildiou de tomates, à traiter dès la première apparition.

– Vinaigre blanc contre l’altise de choux.